Nous vous invitons à découvrir un choix de livres, gravures, photos, cartes postales... illustrant la ville de Mons, sa riche histoire, son patrimoine architectural, artistique et littéraire.
Nous espérons que vous prendrez plaisir à découvrir ces pages...

mercredi 31 août 2022

Cour de l'Hôtel de Ville de Mons, par Louis Haghe


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Mons en livres et en images : http://monsenlivresetenimages.blogspot.com/

 

HAGHE (ou Hagué, Louis) — Cour de l'Hôtel de Ville de de Mons.

Tournai, Dewasme et Cie, [1823-1824].


   Cette lithographie est la septième de la septième livraison de la Collection historique des principales vues des Pays-Bas, dédiée au Roi, imprimée par Josué Casterman (l'album comptait douze livraisons et 96 planches).
   C'est à l'initiative de l’éditeur tournaisien Antoine Dewasme et d'Auguste Prosper Basterot de La Barrière (Toulon, 1792 - Peripgnan, 1844) que l'édition de ce recueil, qualifié d'« incunable de la lithographie » fut réalisée.
   La vue de la Cour de l'Hôtel de Ville de Mons est signée par l'artiste tournaisien Louis Haghe (ou Hagué, Tournai, 1806 - Stockwell, 1886), élève du chevalier de La Barrière, dont la brillante carrière en Angleterre lui valut le titre de « dessinateur attitré de la reine Victoria ».


Dimensions :
   - Image : 155 x 217 mm.
   - Feuille : 292 x 419 mm.

 



Texte accompagnant cette estampe :
   En 1440, sous le gouvernement de Philippe le Bon, duc de Bourgogne, les échevins de la ville de Mons, voyant, avec une extrême douleur, la misère qui accablait le peuple et l'indigence des malheureux ouvriers qui étaient sans travail, formèrent la résolution de faire bâtir l'Hôtel-de-Ville, pour leur donner, en travaillant, de quoi subsister. Ils demandèrent à leur souverain un décret pour le construire à la place d'un hôpital qui avait été fondé, l'an 1295, par Jean Vilain. Le duc de Bourgogne ayant accordé la demande des échevins, l'Hôtel-de-Ville fut commencé en 1441, et terminé en 1444, couverte de tuiles ; mais l'an 1606, les grands vents ayant emporté le toit, on le recouvrit d'ardoises. L'an 1718, on commença à travailler au dôme qu'on éleva au-dessus du toit, par suite d'une résolution prise en conseil de ville, le 27 septembre de la même année.


Bibliographie :
   - Sorgeloos (Claude), Collection historique des principales vues des Pays-Bas, dédiée au Roi.
   - 
Le Bailly de Tilleghem (Serge), La première époque de la lithographie à Tournai (1822-1826), dans Mémoires de la Société royale d’Histoire et d’Archéologie de Tournai, tome 2, p. 237-303.

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lundi 1 août 2022

Daniel Meisner - Vue de Mons (1638)

 

 
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MEISNER (Daniel).

Bergen in Hennegaw. Nicht dem baum sondern dem schatten.

Nuremberg, Fürst, 1638.

 



Gavure sur cuivre coloriée, extraite de la Sciographia cosmica, tome IV : Libellus novus politicus Emblematicus Civitatum Pars Quarta.
 

Dimensions :
   - Trait carré : 144 x 68 mm.
   - Cuvette : 148 x 97 mm.
   - Feuille : 205 x 160 mm.

 

Portrait gravé de Daniel Meisner
par Sebastian Furck.

   Daniel Meisner (Komotau, Bohême, 1585 - Francfort, 1625) fut l'auteur du Thesaurus philopoliticus, une collection de vues de villes d'après les travaux de Merian, Braun et Hogenberg, Münster, publié pour la première fois à Francfort, en 1623.
   La première édition contenait 52 vues.
   La seconde, considérablement augmentée, parut en 1624 avec 416 vues.
   La troisième, publiée par Paulus Fürst, à Nuremberg, en 1638, sous le titre Sciographia Cosmica, contenait environ 830 gravures ; celle consacrée à Mons, présentée ici, est la soixante-deuxième du tome IV, d'où la numérotation « D62 » dans l'angle supérieur droit.

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   Christine Gobeaux décrit la gravure dont « le titre en allemand est situé au-dessus de la ville, de part et d'autre de la tour à l'horloge. Le panorama est vu du sud-est. La gravure est illustrée, à l'avant-plan, par un homme debout sous l'ombre d'un arbre, à sa droite, un chasseur et son chien. Sous la vue de la ville, texte gravé en latin et en allemand.

 

   Les gravures de Daniel Meisner occupent une place particulière dans l'iconographie car chacune comporte une représentation emblématique et des vers en latin et allemand. Cette œuvre combine, en fait, deux genres très populaires à l'époque : les livres d'emblème et les atlas consacrés aux villes comme celui de Braun et Hogenberg.
   La vue de Mons montre de nombreuses similitudes avec celle parue dans l'atlas de Braun et Hogenberg : dans le tracé de l'enceinte, l'intérieur de la ville ; le nombre de clochers est le même. Seuls diffèrent nettement le ciel où le titre Bergen in Hennegaw s'inscrit de part et d'autre de la tour à l'horloge, et l'avant-plan. »

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   Le personnage qui se trouve à l'avant-plan, à gauche, n'est évidemment pas là par hasard. Dans la table de l'édition de 1626, un texte en allemand vient éclairer les citations latine et allemande qui figurent sous la gravure :
  
         Die sich einer oder der anderen religion gleisnerischer weise
         und mit den eisserlichen gebarden annemen nur amb ihres nusen willen
         find diesem mann gleich
         der in grosser sommerhise under dem baum stehend
         seinen hut ab dem haupt nimbt
         nicht dass er dem baum reverens erzeige
         sondern damiter destuhlen schattens geniesse.


   En mai 1572, l'investissement de la ville de Mons et son occupation par Louis de Nassau et ses soldats huguenots, puis son siège et sa reprise par les troupes du duc d'Albe, fut un épisode important des guerres de religions.
   L'auteur de la gravure profite de l'occasion pour évoquer la question de la conversion plus ou moins hypocrite au catholicisme : l'homme se découvrant devant l'arbre ne signifie pas qu'il fait sa révérence à l'arbre mais qu'il aime l'ombre...


Bibliographie :
   - Gobeaux (Christine), Mons au XVIe siècle. Catalogue descriptif des vues, plans et sièges, dans Annales du Cercle archéologique de Mons, t. 81, V.005, pp. 349-353.

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